Récession et convention collective 2010
Entre l’espoir et la réalité Pour certains, il paraîtrait normal d’espérer, voire supposer, que le déclin de l’économie, combiné au ralentissement anticipé de la construction dans le secteur résidentiel, devraient se traduire lors des prochaines négociations par des conditions de travail ajustées à cette réalité. Cependant, l’enjeu est ailleurs …
Comme M. André Ménard, président de la CCQ, l’affirmait dernièrement en commission parlementaire, les pertes enregistrées par la Caisse de dépôt et placement du Québec se feront sentir dès 2010 sur les revenus des retraités de l’industrie de la construction.
Cela découle du fait que le régime de retraite de cette industrie est désormais à « cotisations déterminées », c’est-à-dire que le retraité ne retirera à l’avenir que le résultat des placements effectués : ainsi, dans la situation où il y a absence de revenus d’intérêts ou même perte de la valeur du capital souscrit, le fonds de retraite est diminué d’autant et la rente ajustée à la baisse.
Sachant par ailleurs que le régime de retraite de cette industrie était auparavant à « prestations déterminées », c’est-à-dire que le retraité retirait une rente préétablie garantie, il s’est créé un large déficit actuariel qu’il faut combler pour respecter les engagements passés.
L’horizon prévisible pour le remboursement de cette dette actuarielle était 2018; or, la chute des valeurs repousse l’échéance à 2024 si nous continuons à rembourser la dite dette actuarielle au même rythme. Par ailleurs, si nous maintenons le cap sur le déficit zéro en 2018, il faudra accroître les sommes versées et conséquemment amputer les montants disponibles pour les salaires à payer.
Du pain sur la planche !
Le dilemme est donc le suivant: ou nous comblons le déficit et les jeunes travailleurs en font en partie les frais, ou nous maintenons la croissance des revenus et alors nous alourdissons la dette que l’industrie devra tôt ou tard acquitter.
Il faudra donc rechercher l’équilibre entre des conditions de travail qui attirent et retiennent une main d’oeuvre qualifiée, d’une part, et le paiement de la dette, d’autre part. Il faudra aussi garder à l’esprit que cette recherche d’équilibre risquera d’être troublée, puisque le régime de retraite fait partie du tronc commun aux quatre secteurs de l’industrie et que chacun desdits secteurs présente des priorités qui s’opposent très souvent. Une négociation corsée en perspective !
À lire, prochain Partenaires:
Madame est entrepreneure de construction? Cela vous va si bien!
Par Gilles Doyon
Pensée de la semaine
La Fortune est une divinité dont la religion n’a jamais connu d’athées.
[Gabriel Sénac de Meilhan]
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droit de la construction et de l'immobilier.
Entre l’espoir et la réalité Pour certains, il paraîtrait normal d’espérer, voire supposer, que le déclin de l’économie, combiné au ralentissement anticipé de la construction dans le secteur résidentiel, devraient se traduire lors des prochaines négociations par des conditions de travail ajustées à cette réalité. Cependant, l’enjeu est ailleurs …
Comme M. André Ménard, président de la CCQ, l’affirmait dernièrement en commission parlementaire, les pertes enregistrées par la Caisse de dépôt et placement du Québec se feront sentir dès 2010 sur les revenus des retraités de l’industrie de la construction.
Cela découle du fait que le régime de retraite de cette industrie est désormais à « cotisations déterminées », c’est-à-dire que le retraité ne retirera à l’avenir que le résultat des placements effectués : ainsi, dans la situation où il y a absence de revenus d’intérêts ou même perte de la valeur du capital souscrit, le fonds de retraite est diminué d’autant et la rente ajustée à la baisse.
Sachant par ailleurs que le régime de retraite de cette industrie était auparavant à « prestations déterminées », c’est-à-dire que le retraité retirait une rente préétablie garantie, il s’est créé un large déficit actuariel qu’il faut combler pour respecter les engagements passés.
L’horizon prévisible pour le remboursement de cette dette actuarielle était 2018; or, la chute des valeurs repousse l’échéance à 2024 si nous continuons à rembourser la dite dette actuarielle au même rythme. Par ailleurs, si nous maintenons le cap sur le déficit zéro en 2018, il faudra accroître les sommes versées et conséquemment amputer les montants disponibles pour les salaires à payer.
Du pain sur la planche !
Le dilemme est donc le suivant: ou nous comblons le déficit et les jeunes travailleurs en font en partie les frais, ou nous maintenons la croissance des revenus et alors nous alourdissons la dette que l’industrie devra tôt ou tard acquitter.
Il faudra donc rechercher l’équilibre entre des conditions de travail qui attirent et retiennent une main d’oeuvre qualifiée, d’une part, et le paiement de la dette, d’autre part. Il faudra aussi garder à l’esprit que cette recherche d’équilibre risquera d’être troublée, puisque le régime de retraite fait partie du tronc commun aux quatre secteurs de l’industrie et que chacun desdits secteurs présente des priorités qui s’opposent très souvent. Une négociation corsée en perspective !
À lire, prochain Partenaires:Madame est entrepreneure de construction? Cela vous va si bien! Par Gilles Doyon |
Pensée de la semaine
La Fortune est une divinité dont la religion n’a jamais connu d’athées.
[Gabriel Sénac de Meilhan]